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Tectonique - phase Φ1 (suite)

 

 

                1.3.  Microstructures

                         1.3.1.  Schistosité S1 (et microplis associés)

                                1.3.1.1.  Schistosité associée aux microplis N 140-170

                Une schistosité pénétrative accompagne souvent les microplis couchés semblables dont la direction d'axe est voisine de N 160; ces microplis sont observables soit dans des calcaires à grain fin d'aspect laminé (présence de minces lits de matériel opaque en lame mince), soit dans des pélites plus ou moins calcareuses. Nous décrirons ci-après quelques lames minces:

LM. 395 (calcaire à grain fin intercalé dans les pélites de l'îlot Petalida) (fig. 84)

La schistosité de plan axial est très fine, très serrée, et affecte chaque petit élément de la texture de la roche: les cristaux de calcite sont en effet aplatis et orientés suivant ce plan. Direction de B1: N 160. A noter que cette schistosité de flux est recoupée obliquement par une schistosité de fracture, non affectée par le pli précédent, qui lui est donc postérieure.

LM. 453 (calcaire à grain fin, mont Korax)

Ici la schistosité pénétrative se traduit par la parfaite orientation suivant le plan axial du pli couché (direction de B1: N 150) de minéraux phylliteux (micas blancs) ayant cristallisé au cours de la déformation, et qui se trouvent mêlés aux grains de calcite, avec une plus grande abondance suivant certains lits (repère planaire S0 ? déformé par le pli).

LM. 549 (calcaire cristallin près de Peristeri)

Les plis, de direction d'axe N 150, sont matérialisés par de minces filets de produits opaques; les cristaux de calcite, d'assez grande taille, présentent un net aplatissement suivant leur plan axial.

                1.3.1.2.  Schistosité parallèle à la stratification (en dehors des zones de charnières)

                Dans certains niveaux de la série où la stratification originelle S0 est conservée de façon certaine, on voit se développer une schistosité parallèle ou subparallèle à celle-ci, que nous décrirons par quelques exemples.

                a) Pélites rouges du sommet de la Formation de Kryonero (LM. 24)

                Les pélites rouges intercalées dans les derniers bancs de dolomie pulvérulente (voir coupe fig. 15) sont affectées par une schistosité très pénétrative, fine, serrée, marquée par l'orientation, presque parallèlement à S0:

                - des phyllites argileuses;

                - des petits cristaux de micas blancs néoformés.

                Les petits grains détritiques (de taille inférieure à 0.3 mm), tels que quartz et feldspath, présentent, suivant S1, des "queues de cristallisation" (fig. 85).

                b) Sédiments fins du flysch (LM. 617)

                Les pélites du flysch, intercalées entre des bancs de grès, montrent également une schistosité de flux ayant provoqué la cristallisation de phengites suivant des plans pratiquement parallèles au litage.

                On remarque dans cette lame qu'une schistosité de strain-slip recoupe la schistosité pénétrative précédente, déterminant dans les microlithons ainsi individualisés des microflexures.

                c) Lits calcaires du flysch (LM. 51)

                Il s'agit de calcaire à grain très fin, disposé en lits intercalés dans les pélites; la calcite a recristallisé en grains aplatis parallèlement aux limites du lit (fig. 86).

                d) Conglomérats triasiques (LM. 578)

                Aux abords de la baie de Kapsala se produit un contact stratigraphique très net entre une série basale de marbres lités et les conglomérats triasiques sus-jacents (voir fig. 17 et 18). On peut observer que ceux-ci sont affectés par une schistosité pratiquement parallèle au contact précédent (qui représente S0). En lame mince, cette schistosité, examinée dans la matrice, se traduit par l'orientation d'assez grands cristaux de micas (mica blanc et stilpnomélane) dans un fond gréseux (fig. 87).

                                1.3.1.3.  Conclusions sur la schistosité S1

                1°) Les microplis synschisteux de direction d'axe voisine de N 160 sont très probablement de même génération que les mégaplis et les plis mineurs décrits précédemment (axes B1);

                2°) La schistosité accompagnant ces microplis est une schistosité (de plan axial) pénétrative;

                3°) Comme il s'agit de microplis couchés, celle-ci apparaît donc, en dehors des zones de charnières, parallèle ou subparallèle à la stratification originelle;

                4°) On peut donc attribuer à la même phase de déformation Φ1 la schistosité pénétrative, parallèle ou subparallèle à S0, que l'on observe dans les roches à texture fine, sans que des charnières de plis soient décelables;

                5°) La schistosité pénétrative S1 est antérieure à d'autres schistosités, plus frustes (fracture ou strain-slip) qui la recoupent éventuellement.

                          1.3.2.  Allongements minéraux

                On observe couramment dans les marbres appartenant à tous les niveaux de la série stratigraphique des allongements de cristaux de calcite. Ces allongements sont parallèles aux plans de stratification (ou, ce qui revient au même, de schistosité primaire) et ont des directions comprises entre N 135 et N 160. La figure 88 donne une illustration de ce phénomène; deux sections perpendiculaires à la stratification ont été réalisées dans un échantillon (LM. 376) de marbre crétacé recueilli à 250 m au Sud-Est de Peristeri. L'une d'elles, suivant la direction N 150, montre un étirement maximum des cristaux de calcite; l'autre, perpendiculaire à la précédente, montre une mosaïque équante de cristaux.

                Les exemples de ce type pourraient être multipliés; le phénomène est général dans les marbres à grain grossier ou moyen de l'île d'Amorgos.

                Ces étirements au niveau du cristal ont la même signification que les allongements d'objets divers signalés dans le paragraphe 1.2.2. (linéation L1). Leurs directions respectives se confondent pratiquement: N 135-160 et N 140-170 (fourchettes de mesures). On peut admettre de la même manière que ces allongements cristallins sont contemporains de la phase plicative Φ1, synmétamorphe; ils coïncident alors plus ou moins avec la direction des axes B1 correspondants.

                Dans la troisième partie de ce mémoire, consacrée au métamorphisme, nous donnerons quelques exemples d'allongement de minéraux néoformés tels que glaucophane et lawsonite.

 

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