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Stratigraphie  - Trias (suite)

 

 

2. LES TERMES SUCCESSIFS DU TRIAS D'AMORGOS

 

2.1. La Formation de Kryonero *

                La Formation de Kryonero a été décrite par C.RENZ dans les montagnes calcaires au Nord de la baie de Katapola; nous pensons qu'elle constitue le terme basal de la série d'Amorgos.

                                2.1.1.  Coupe du chemin du phare Ayios Ilias (fig. 4)

                Ce profil apporte le maximum d'informations quant aux caractères de la Formation de Kryonero; celle-ci se présente comme une puissante séquence carbonatée, bien stratifiée, dont les couches ont une disposition en large antiforme symétrique dont nous décrirons le flanc oriental:

                a) Série monotone de marbres grenus gris clair en bancs épais (1 m à 1,5 m), présentant une dolomitisation diffuse: il s'agit d'une dolomie à grain très fin, pulvérulente, blanchâtre, surtout développée dans des niveaux riches en petits granules (ayant jusqu'à 3 mm de diamètre), à structure concentrique bien préservée, que l'on peut interpréter comme des oncolithes (nodules algaires) (fig. 5).

                Le marbre, dont les cristaux constitutifs présentent fréquemment un étirement dans la direction N 150, montre des taches blanches, dépourvues de structures, correspondant peut-être à des organismes (complètement recristallisés); beaucoup mieux conservées sont de grandes coquilles (indégageables) apparaissant çà et là, en général groupées, qui sur le terrain "ressortent" nettement car elles sont constituées de dolomie blanche en petits cristaux contrastant avec la teinte grisâtre du marbre. La trace cordiforme des deux valves encore associées (jusqu'à 20 cm de longueur en section sagittale) évoque des Mégalodontidés (fig. 6) [vide etiam  fig. 6-bis et 6-ter]. On observe également des restes de coquilles de petits Gastéropodes.

                b) Plus haut, la dolomie pulvérulente devient compacte, constituant tout ou partie des bancs carbonatés (dans ce dernier cas, elle se distribue suivant une zonation: deux horizons de cette dolomie encadrent un cœur de marbre grisâtre à grain grossier); l'altération de la dolomie compacte est caractéristique, avec une patine jaunâtre et la formation d'un réseau dense de sillons rectilignes entrecroisés (fig. 7) [vide etiam fig. 7-bis].

                c) Vers le sommet, il se produit sur quelques mètres des alternances de bancs homogènes d'environ 30 à 50 cm d'épaisseur, constitués de dolomie pulvérulente à patine blanche à jaunâtre, avec des lits plus minces de pélites rouges [cf. fig. 7-ter].

                En lame mince, la texture sédimentaire de la roche dolomitique est encore reconnaissable (ce qui n'est pas le cas des calcaires cristallins prédominants dans la formation); il s'agit d'une micrite dolomitique dans laquelle s'individualisent plus ou moins distinctement des corpuscules à section ovale (de 0,2 à 0,5 mm de longueur) dépourvus de structure interne, rappelant des pellets; elle renferme des bioclastes recristallisés totalement indéterminables; des cristaux automorphes d'albite s'y sont développés.

                Quant aux pélites de couleur rouge, elles présentent un clivage fin et régulier correspondant à une schistosité pénétrative ayant orienté des phyllites argileuses (constituants essentiels) et quelques micas blancs néoformés; cette matrice phylliteuse renferme des grains de quartz de taille inférieure à 0.3 mm (voir fig. 85).

                La Formation de Kryonero est interrompue par un accident qui la met en contact avec des terrains détritiques; en fait nous verrons plus loin (coupe du vallon de Marudiati) que les alternances bancs dolomitiques - pélites rouges annoncent le passage, en continuité, à une série terrigène devenant rapidement conglomératique.

                Epaisseur de la série carbonatée: au moins 200 m; rien dans cette coupe n'indique sa polarité.

 

 

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* Du nom d'une petite baie que RENZ orthographie "Kryoneri"; l'emplacement de cette baie n'est pas correctement indiqué sur la carte d'état-major servant de fond topographique à notre carte géologique et figurant en cartouche dans nos coupes. La toponymie exacte est celle donnée par G. PERREITER.

 

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